Lorsqu’elle reçoit le mail d’une actrice internationale, lui écrivant en personne pour lui demander de l’aider dans la rédaction de ses mémoires, Frédérique Deghelt croit à un canular. Mais ce qui ressemble à une farce se révèle réel, et diablement intrigant : car au-delà d’une simple biographie, c’est du récit de la vie antérieure de cette célébrité, qu’il s’agit…

Le texte de Sophia L :

« En me parlant de mes fans et de cette étrange manie de prendre pour cible une personne célèbre, ma plume appuie de nouveau sur cette corde sensible de l’identité vécue et de ce que les autres en font. Parfois je le vois bien, les gens m’approchent avec tout ce qu’ils savent de moi. Cette reconnaissance, ce qu’ils ont lu, ce qu’ils ont cru. Moi je suis toute petite à l’intérieur. Les autres me regardent avec tout ce qu’ils croient savoir, tout ce que je ne sais pas moi-même puisque je ne peux connaître leurs perceptions, leurs fantasmes. Ils viennent avec ce sac rempli de certitudes fausses et ils espèrent quelque chose que je ne peux pas leur donner. Je ne suis pas l’image qu’ils ont en tête et finalement je ne sais comment faire pour ne pas les peiner; c’est difficile d’avoir la sensation qu’on va forcément décevoir. Et surtout, on met du temps à s’en moquer, à se dire qu’on n’a rien à faire pour eux, qu’on ne pourra jamais leur donner ce qu’ils attendent puisque rien n’est vrai dans ce qu’ils croient. Et je me rends compte que tout ce que j’ai vécu en tant que star a conditionné ma recherche d’une personne pour raconter cette histoire. Il fallait que je puisse trouver quelqu’un qui allait me croire, oser écrire ce que je ne savais pas raconter, ce qui étouffait la communication que je pouvais avoir avec les autres. Il me fallait être portée, accouchée, entourée de silences magiques qui feraient un cocon pour mes mots. J’avais retrouvé ma vie antérieure mais je n’avais aucune intention de passer pour une folle en l’assumant sous mon vrai nom !

Vous saurez tout le 9 mars dans mon prochain roman, enfin roman si on peut dire…

Celle qui fut moi aux Editions de l’Observatoire